Entre le 30 juillet et le 1er août 2013, le
monde entier a pu voir l'autre face du régime Compaoré, installé par la force
et dans le sang depuis ce triste jour du 15 octobre 1987. De sa déclaration
appuyées d'exemples mensongers sur le Sénat, faite le 30 juillet à Yamoussoukro,
en Côte d'Ivoire; à la chasse à l'homme dont les étudiants résidant en cités
universités ont fait l'objet à Ouagadougou. Le régime de la IVe République
s'est encore illustré de la manière la plus abjecte comme il a toujours su le
faire.
Très souvent emmuré dans un mutisme qui est
devenu sa marque de fabrique que d'aucuns ont vite fait d'ériger en qualité en
sa faveur, le président Blaise Compaoré a fini par montrer à la face du monde
ce qu'il cache derrière son silence légendaire. En réalité, Blaise Compaoré,
l'homme de Pô, comme on le surnommait sous la Révolution masque son manque
d'éloquence et son inculture, deux (2) choses dont son prédécesseur en était le
maître incontesté et reconnu comme tel à travers le monde. Dès sa prise du
pouvoir en 1987, le monde entier s'est tout de suite rendu compte de la
différence entre les deux hommes forts de la Révolution burkinabé, Thomas
Sankara et Blaise Compaoré. Elle était observable sur le plan de la facilité à
parler et surtout cette aisance que Sankara avait dans la maîtrise des sujets
qu'il abordait.
En effet, nous avons tous été stupéfaits, que
dis-je, tous pris de honte quand on a entendu le Président du Faso, Président
du Conseil des ministres, Président du Conseil supérieur de la magistrature,
Chef Suprême des armées, Blaise Compaoré, déclarer gaillardement et toute honte
bue, aux journalistes et à la face du monde ceci: « Le sénat va être
mis en place…. Jamais à Paris ou en Amérique, une marche n’a changé une loi ni
la constitution ».
Déclaration mensongère et ridicule du Président Blaise Compaoré |
Cette déclaration est tombée comme un coup de
massue sur la tête de tous ceux qui ont un minimum de culture générale et
surtout un peu de respect pour eux-mêmes. Tout ce que les gens ont pu se
poser comme question, c'est, comment quelqu'un peut dire des sottises de ce
genre aux yeux du monde et en être fier? Le comble c'est que c'est tout un président
qui l'a dit. Malgré toute la horde de conseillers qui pullulent autour de lui,
il ignore lourdement qu'à Paris comme en Amérique des marches ont fait changer
des dizaines de lois et pas des moindres. Et même, au Burkina Faso son propre
pays, le pays dont il est malheureusement le président depuis plus d’ 1/4 de
siècle, des marches ont fait changer une loi.
Quelle ignorance monsieur le président et quelle
honte tu fais à ton peuple!
Martin Luther KING en Amérique (Affaire Rosa Park
et la décision de la cour suprême des USA déclarant illégale la ségrégation
dans les autobus et autres lieux publics, décembre 1956),
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Boycott_des_bus_de_Montgomery), Nelson MANDELA en
Afrique du Sud (longue lutte contre l’apartheid ayant abouti à son abolition).
Quant à la France, on se rappelle, comme si c’était hier, des vives contestations
des jeunesse française qui ont fait reculer le pouvoir sur la loi portant
Contrat de Première Embauche (CPE), avril 2006
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_contre_le_contrat_premi%C3%A8re_embauche.)
Chez nous, au Burkina, ce serait être amnésique de ne pas reconnaitre que c’est
suite aux nombreuses manifestations dans l’affaire Norbert ZONGO que la
clause limitative du mandat présidentiel a été rétablie. -Norbet Zongo,
journaliste d'investigation assassiné le 13 décembre 1998 pour une enquête de
meurtre qui impliquait directement, François Compaoré, frère cadet du président
Blaise Compaoré, et aussi des éléments de la garde présidentielle- Voilà la
vérité, après toutes ces preuves et des milliers d'autres encore, on ne peut
que constater que notre cher président a menti. Il a encore menti, comme il l'a
fait, en son temps, sur la question des diamants de Charles Taylor du Liberia.
Il a encore menti comme il l'a fait, autrefois, sur la question du soutien du
Burkina aux rebelles du nord de la Côte d'Ivoire, il a encore menti comme ils
l'ont fait sur le certificat de décès de son ami et compagnon de la révolution,
il a encore menti et continuera à mentir, comme il l'a toujours fait...bon bref!
Blaise Compaoré (à gauche) Thomas Sankara (à droite) le 26 août 1983, ci-contre le certificat de décès de Thomas Sankara sur lequel on peut lire "mort naturelle". |
Dans
tous les cas tout son régime est bâti sur le mensonge, les manipulations, les
fuites en avant, et la répression. Sur ce deuxième aspect, la répression, le régime
n'a pas dérogé à sa règle d'or face à des étudiants qui ne demandent qu'un toit
et un peu de pain... Un des droits le plus élémentaire qu'on puisse reconnaître
à un être humain, en tout cas pour quelqu'un qui a un peu de bon sens. En lieu et
place de ce droit, les autorités de la IVe République ont demandé aux étudiants
occupant les cités universitaires de les quitter dans un délai humainement
intenable. Face au refus des occupants, la machine répressive de la IVe
République s'est mise en branle pour écraser toute résistance. Ainsi, la
journée du 1er août était rythmée par les courses poursuites
policiers-étudiants, la fumée irrespirable du gaz lacrymogène, les
arrestations d'étudiants et autres traitements inhumains. C'est finalement sans
ménagement et sans aucune forme d'humanisme et de pitié que de pauvres
étudiantes et étudiants seront mis à la porte des cités avec tous leurs
bagages. Ainsi ils dormiront à la belle étoile en plein capitale, à
Ouagadougou.
Des étudiants jetés hors des cités universitaires sont contraints de passer la nuit à la belle étoile au niveau d'un rond de la ville de Ouagadougou |
Le succès des mouvements de protestation contre la mise en place
du sénat (29 juin et 28 juillet 2013) organisés par l'opposition politique du
Burkina, avec incontestablement la participation massive et active des
étudiants, est, à ce jour, la seule raison d'une telle décision de la part des
autorités. Les étudiants paient donc là, leur participation aux différentes
activités de l'opposition politique.
Le mensonge, la manipulation et la force brutale, la
répression sauvage, les assassinats sont les signes caractéristiques de toutes
les dictatures. Mais sans jamais faiblir face à une telle situation, le peuple
laborieux du Burkina Faso est certain qu'il finira par avoir le dessus. Ce sera
la victoire du peuple sur l'oppresseur, du bien sur le mal.
TEL EST L'ETAT ACTUEL DU PAYS, DE BLAISE COMPAORE, SUPER MEDIATEUR, FACILITATEUR DANS PLUSIEURS PAYS EN CRISE DE LA SOUS-RÉGION |
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