Des fois quand les gens ne sont pas de bonne humeur, un peu triste, ou
pas dans leur assiette, comme on le dit, il existe, selon les connaisseurs, une
variété d’astuces et de trucs de
grand-mère pour gérer ce genre de moments. C’est pourquoi certains
préféreront regarder tel programme à la télévision, écouter telle autre émission à la
radio. Il y en a qui voudront écouter un disque de musique pop, rock, reggae,
ou zouglou ou encore du manding, c’est selon. D’autres par contre passeront un petit temps au bistrot du coin, échanger deux, trois mots avec la
belle serveuse. Les fanas des QG ou grins vont s’y retrouver, qui pour boire du
thé, qui pour jouer aux jeux de société (scrabble, damier, carte…) ou les
deux en même temps.
Pour ma part, quand je ne vais
pas bien dans ma peau, il m’arrive de faire tout ce que je viens de citer plus
haut ; aller au bistrot du coin, aller au QG (Quartier général) ou grin, ou encore dans un Fada (comme mes amis nigériens)
du quartier pour faire une partie de scrabble, écouter de la bonne «zik»
(reggae, zouglou engagé). Mais la plupart du temps, je préfère lire des
articles de presse et d’autres médias, traitant de sujets politiques, particulièrement
de la politique africaine et plus précisément de la politique africaine au sud
du Sahara. J’ai toujours rêvé de faire un jour la politique, bien sûr, la
politique au sens étymologique du terme, je précise. La politique dont je parle ici porte plus précisément, sur la politique,
au sens de Politeia, qui
renvoie à la constitution et
concerne donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et
pratique) d'une communauté, d'une société, d'un groupe social. La politique
portant sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de
cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. La
politique qui est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme
d'individualités et/ou de multiplicités.
Burkina Faso ou la Patrie des Hommes intègres |
Mais vous conviendrez avec moi,
que ce qui nous est donné de voir sous nos cieux en Afrique subsaharienne en
matière de politique est très loin de la politique vue sous l’angle que je
viens de décliner. Si bien que nous sommes arrivés à trouver des dérivés à
cette façon particulière que nous, les noirs, avons de faire de la politique. «La politique du ventre, du tube digestif,
des postes ministériels ou des sièges de députés ou de sénateurs et autres », telles
sont les différentes façons dont nous résumons la politique. C’est pourquoi il
n’est pas rare de voir les partis politiques poussés comme des champignons sur
nos scènes politiques. Chacun crée son petit parti «Partillon» dès qu’il
sent que le vent politique qui souffle peut être porteur de bonheur pour lui, sa famille, son clan et sa bande d'amis. Soit il y a une échéance électorale en vue et donc des subventions
de l’État à se partager, ou bien on se dit qu’après les échéances électorales, il peut y
avoir un hypothétique remaniement gouvernemental et par conséquent des postes
ministériels à se distribuer « surtout quand il s’agit de gouvernement d’union
nationale, de gouvernement d’ouverture ou de large rassemblement dont seul le
Burkina Faso en a le secret ».
C'est ça qui compte le plus chez certains de nos hommes et femmes politiques |
Chacun crée sa chapelle politique
avec une poignée d’amis, disons des personnes acquises toujours promptes à agir
dans tel ou tel sens juste pour se voir gratifier d’un bon d’essence ou d’un
billet de mille. Une fois la chapelle mise en place, le ou la propriétaire du
parti, qu’on appelle Président ou Présidente, jauge l’ambiance politique du
moment, si le vent est favorable au pouvoir en place, il ou elle conduit son
parti vers le parti au pouvoir et se constitue «Parti de la mouvance
présidentielle». L’exemple le plus atypique dans notre pays, est le cas de l’Alliance
pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain
(ADF/RDA) de Me Gilbert Noël Ouédraogo aux élections présidentielles de 2005.
En 2005, ce parti que tout le monde pensait être de l’opposition a créé la
surprise en allant s’affilier avec le Congrès pour la démocratie et le progrès
(CDP) pour faire réélire Blaise Compaoré et en retour Me Gilbert Ouédraogo et
ses proches ont eu quelques postes ministériels, des strapontins et aussi des
mallettes de billets de banque, naturellement. Dans cette logique, c’était tout
à fait logique que l’ADF/RDA joue encore son rôle de collabo aux présidentielles
de 2010 moyennant encore quelques postes ministériels, pour loyauté et service
rendu. Cette polka, disons ce comportement de chauve-souris politique mi
opposant, mi «mouvancier» de l’ADF/RDA finira par discréditer le
parti auprès de tous ceux qui voyaient en Me Gilbert Ouédraogo une alternative.
Finalement aujourd’hui, c’est avec regret que nous regardons tous l’ADF/RDA,
que certains appellent à tort ou à raison « grand parti » faire
profil bas quand l’opposition politique et le peuple se mobilisent contre son
allié d’hier. Les dirigeants de ce parti, rasent les murs de nos jours en
attendant que la mémoire collective oublie leur collaboration éhontée et
publique avec notre adversaire de depuis le 15 octobre 1987, le pouvoir de la
Ive République. Mais je doute que le
PEUPLE oublie cela facilement, parce qu’en réalité le peuple se souviendra
toujours de ce que chacun et chacune aura eu à un moment donné, comme
comportement. Ceux qui ont collaboré seront toujours vus et traités comme de
vulgaires collabos, et ceux qui ont toujours été aux côtés du peuple laborieux, même
quand c’était difficile, seront aussi vus comme les vrais défenseurs du peuple.
L’histoire ne prête jamais confusion ! A ce cas pathétique et malheureux
de l’ADF/RDA, il faut ajouter les « comeback » qu’on a pu observer après
le coup de pied du CDP dans le derrière de l’ADF/RDA et Me Gilbert Ouédraogo
autour du gâteau gouvernemental après les élections couplées législatives/municipales
de 2012. On a enregistré le retour malheureux et éhonté de l’UNDD de Me Hermann
Yameogo et du machin du Dr Alain Zoubga, L’Autre Burkina-psr. On n’oublie pas
non plus Abel Toussaint Coulibaly et son UPR qui préfère continuer l’aventure
avec le grand ogre CDP.
Je disais que quand je suis un
peu triste, je revisite notre environnement politique, je scrute les faits et
gestes de nos acteurs politiques. Je vous assure que c’est très marrant et très
efficace contre le coup de cafard. Car quand vous les suivez, à un moment donné
vous éclatez de rire et vous vous dites mais « de qui se moquent-ils à la
fin ? ».
Parce que vous verrez aussi que ceux
et celles qui ont été éjectés (es), disons chassés (es) du grand navire du
pouvoir en place, chercheront vaille que vaille à se faire un peu de place
chez l’opposition. Opposition, que il ou elle n’a pas manqué de vilipender et
de traiter de tous les noms d’oiseaux, à la télé, à la radio et sur les places
publiques quand il ou elle se trouvait de l’autre côté. Il ou elle va créer ou
du moins va échafauder un parti, qu’on baptisera avec les terminologies à la
mode auprès des jeunes, à savoir : « changement, alternance,
autrement, dégage, renouveau, plus comme avant, renaissance, révolution etc.». Et c’est parti !
On est de l’opposition parce qu’on s’oppose à ses anciennes et anciens
camarades politiques. C'est trop facile! On entendra clamer et claironner sur tous les toits et
dans tous les marchés qu’il faut que ça change. Il ou elle se verra investi (e)
d’une mission salvatrice, « il faut sauver le peuple burkinabé »
ainsi les grandes phrases de Thomas
Sankara, héros de la génération consciente, seront répétées à tout va. Afin de
prouver leur sincérité aux jeunes, frange de la population la plus importante,
nos nouveaux et nouvelles opposants et opposantes n’hésiteront pas à utiliser
l’effigie des grands hommes : Martin Luther King, Patrice Lumumba, Thomas
Sankara, Che Guevara etc.
Quand je regarde tout cela, je
vous assure que je suis mort de rire, (Mdrrrr!!! en mode facebook). Aucune conviction chez la
plupart de nos hommes et femmes politiques. On dirait une scène de théâtre, je
les vois comme des comédiens jouant chacun et chacune un rôle, juste pour
atteindre leur objectif, c’est-à-dire profiter aussi des richesses de l’Etat au
détriment du peuple laborieux. De tout temps, c’est la jeunesse qui est prise
comme prétexte : « Y a pas d’emplois pour les jeunes, les universités
font pitié ! Y a du détournement par ci, de la corruption
par-là ! » Tout cela pour se faire porter par les jeunes. Tout cela
comme si c’était des phénomènes et des maux nouveaux, comme si c’est maintenant
qu’ils ou elles parce que n'étant plus les bienvenues à la table du chef, qu’ils ou elles
ont des yeux pour bien voir la misère du peuple.
Je suis mort de rire,
Mdrrrrrrr ! de la politique en
Afrique Noire, surtout.
Je terminerais mon propos avec
ces belles phrases d’un artiste que j’aime bien :
« La politique en Africa,
c’est du blagué tuer hééé ! » Tiken Jah Fakoly.
Sourire du jour
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