lundi 2 septembre 2013

SYRIE: Le début du bal des hypocrites



 Une boutade de chez moi dit en substance ceci: "Un singe ne saurait se moquer des fesses endurcies d’un autre singe de la même espèce" Pour dire qu'en réalité tous les singes ont des fesses dures. Donc s'insulter de la sorte, pour des singes de la même espèce, c'est deux choses: soient ils se moquent du monde ou soient ils veulent refuser de s’assumer. Ceci dit, si on se réfère à cette malheureuse crise syrienne qui en réalité intéresse tout le monde et personne, je dirais que le comportement des grandes puissances militaires du monde n'est rien d'autre que de l'exhibitionnisme éhonté et macabre. 



Certes, je ne dispose pas de toutes les informations pour bien analyser la situation, mais néanmoins avec mes yeux de profanes et par observation des faits similaires antérieurs, je puis dire que dans cette affaire tout le monde vise un intérêt, seul le peuple syrien n’a rien à y gagner. 
 
Tous, pour ou contre, ont des intérêts à protéger ou à défendre. Seul, le peuple syrien n'a rien à gagner dans cet effroi sans fin
Toutes ces puissances du monde, à mon avis, quand elles tergiversent au tour d’un problème c’est qu’elles ne sont pas encore arrivées à un partage équitable des profits que l’action future devrait générer. Sinon lorsqu’ elles parviennent vraiment entre elles à se trouver des garanties et des contreparties solides et sérieuses. Personne ne s’oppose plus à quelque chose, chacune  comme par enchantement révise sa position, modère son langage et fait mine de ne plus rien voir. Je me souviens de la guerre en Libye, quand les « pro-guerres en Libye » voulaient lancer les opérations militaires, la Russie, la Chine et même l’Allemagne pour ne citer que ceux-là, avaient affiché leur opposition pure et nette. En ce moment nous autres, les naïfs, on se disait que si la Russie et la Chine sont contre, c’est que Kadhafi est sauvé, même lui-même y croyait ;  la guerre de Libye n’aura pas lieu, beaucoup d’entre nous y croyait. Mais comme il fallait s’y attendre, au fur et à mesure que l’action militaire se précisait on a remarqué que le nombre de ceux qui étaient « contre » se réduisait drastiquement. Finalement, chacun de ceux qui s’opposaient, s’est résolu à ne pas participer militairement. 
 
Wait and see!
Or logiquement quand on est contre une chose, tout le monde s’attend à ce qu’on n’empêche par tous moyens sa mise en œuvre ou son exécution. La Chine, la Russie, la France et autres étaient contre la guerre en Irak mais elle a eu lieu. Les mêmes, Chine et Russie, étaient encore contre les guerres en Afghanistan et en Libye, mais elles ont eu lieu. Aujourd’hui, c’est vers la Syrie que le monde entier a les yeux tournés. Et comme il fallait s’y attendre on a encore les deux camps de la fameuse communauté internationale : Ceux qui sont « pour » une intervention militaire pour résoudre la question et ceux qui sont « contre ». A bien y regarder, ce sont encore les mêmes : Les États-Unis, la France et l’Angleterre d’un côté (les pro…), la Russie et la Chine de l’autre (les anti…). Pour moi, c’est du déjà vu, du « Remake » comme le disent les anglophones et cela ne m’étonne guère. J’ai l’impression que depuis la fin de la guerre froide qui a opposé dangereusement les deux blocs idéologiques, le capitalisme au communiste ce type d’opposition systématique est devenu le sport favori des deux camps. 
François Hollande (à gauche), Barack Obama (au milieu) et David Cameroun (à droite)

...ne lèvent jamais le petit doigt quand la grande Russie corrige militairement la Géorgie. Ils se contentent juste d’être contre et c’est tout, de condamner officiellement et point barre.

C’est pourquoi moi j’ai fini par ne plus y croire, de toute façon ils ont partagé le monde et chacun a sa zone d’influence. Les occidentaux, champions supposés de la défense des droits de l’homme et de la démocratie, ne lèvent jamais le petit doigt quand la grande Russie corrige militairement la Géorgie. Ils se contentent juste d’être contre et c’est tout, de condamner officiellement et point barre. Il en est de même lorsque la géante Chine écrase publiquement les tibétains. Pourquoi il en serait autrement ? Pourquoi on continue à croire que la Russie ou la Chine se dresseront militairement un jour contre les américains ou vice versa ? Cela n’arrivera pas, en tout cas pas de sitôt. Ce sont eux les grands du monde et dans la cour des grands, on ne fait pas la guerre, pas directement. Par stratégie et par intérêt, la guerre des grands se fait par « procuration » à travers les guerres civiles et autres rebellions qui ont cours dans les « petits pays » du monde.  Ce sont des caïmans de la même marre, comme on le dit chez moi, tous mus par cette volonté inavouée de dominer et de contrôler le monde. Tous ont besoin de faire étalage de leurs arsenaux militaires au reste du monde. 

Ils ont déjà partagé le monde, tout le reste n'est que exhibition!

Pourquoi pense-t-on que la Russie ou la Chine, n’en parlons même pas l’Iran (autre soutien de Bachar Al Assad) vont se dresser devant les États-Unis et leurs alliés historiques si ceux-ci veulent vraiment en découdre avec le régime de Bachar Al Assad. Il est démontré que la Russie est le premier fournisseur d’armes à la Syrie alors de ce point de vue, il est tout à fait normal que les russes tentent par tous les moyens de sauver la tête de leur client, ainsi elle est dans son bon droit. Qui n’en ferait pas autant ? La Russie de Poutine a donc intérêt au vrai sens du terme de s’opposer aux occidentaux, États Unis et compagnie. Ces derniers aussi, parce qu’ils veulent avoir le contrôle de la région pour ses ressources énergétiques et aussi tenir la République islamique d’Iran en laisse, voudrait en finir avec Al Assad et renforcer encore leur influence dans la zone. De la petite lecture que je peux faire de cette situation où chaque puissance bande ses muscles devant nous, il ne fait aucun doute qu’ils y ont tous, intérêt.
D’un côté, la Chine, la Russie et Bachar Al Assad ont des intérêts à protéger, de l’autre les États-Unis, l’Angleterre, la France et les rebelles aussi ont des intérêts à asseoir. C’est cela la vérité qu’on ne nous dit pas et qu’on ne nous dira pas. Cela a été le cas en Irak et en Libye. En pareille situation, la seule partie qui n’a aucun d’intérêt au propre comme au figuré c’est le peuple de la République de Syrie. Le peuple syrien n’a rien à y gagner, tout ce qu’il veut et demande aux insurgés et à Bachar Al Assad, qu’ils cessent de le liquider, de le bombarder jour et nuit. 
Plus de 93.000 civils tués, selon l'ONU
De ma petite expérience et de ma petite vie, j’ai appris à ne pas avoir confiance à la communauté internationale, car de tout ce que j’ai vu jusqu’ici, cette communauté internationale n’est jamais là quand logiquement elle devrait y être. Des femmes sont violées par paquet, et des enfants tués par millier à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), mais curieusement ni la Russie, ni la Chine encore moins les États-Unis et la France ne s’en émeuvent véritablement. Tout se passe dans ce grand pays minier, comme si on disait « Silence, ici la communauté internationale s’en fiche !» Personne ne dit : « Bon, ça suffit maintenant, je vais aller mettre fin à tout cela » pour le bien des femmes et des enfants congolais. Au Darfour, c’est pareil c’est à peine si ce conflit interminable avec son effroi sans fin intéresse encore quelqu’un. Oui, j’oubliais il y a les forces onusiennes et africaines qui y sont déployées. C’est vrai, mais pourquoi ne déploierait-on pas des casques bleus en Syrie ? C’est la question que je me pose.



SOURIRE DU JOUR



SOURCE: Courrier international La Syrie, y aller mais de loin!






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